Guérir les mots blessés (11) Publié le 26 novembre 2008 Je suppose qu'il en est de même en France, mais en Belgique il est de tradition d'avoir à portée d'un poignet rageur, sur la table de nuit, un petit appareil qui ne doit rien au clairon qui brisait la quiétude du lever du jour au temps de mon service militaire. Si l'on en parle, parfois, on écrit peu sur lui, en vérité. Et c'est la raison pour laquelle, dans ce billet destiné à "guérir les mots blessés", j'y fais allusion en quelques lignes, avant de passer sous la douche. Sait-on, en effet, que dans notre belle langue deux dénominations lui ont été attribuées, requérant, évidemment, une orthographe différente. Ainsi, je peux l'appeler "RÉVEIL", et là, je lui attribue un seul L. Mais aussi, je puis le nommer "RÉVEILLE-MATIN", avec 2 L et trait d'union. Vous me rétorquerez, à juste titre, que deux termes pour le définir valent bien mieux que deux appareils semblables dans une seule chambre à coucher ! Certes, mais néanmoins, permettez-moi d'attirer votre attention sur le pluriel : on écrira des réveils, mais des réveille-matin; ce dernier cas, pour une raison évidente : formé d'un verbe et d'un nom, on se doit de le comprendre, en toute logique, comme un appareil destiné à nous reveiller chaque matin. Maintenant qu'en plus de cette infâme et tonitruante sonnerie, je vous ai définitivement dessiller les yeux, je vous souhaite, à toutes et à tous, sourire aux lèvres, une excellente journée. Richard