L'automne
Aujourd'hui un texte de lui, un hymne magnifique et de circonstances...Même s'il est un peu en dehors du style habituel de son auteur.
Je vous révelerai son identité la semaine prochaine, je fais durer un peu le suspens durant le week-end.
(n'oubliez pas vos haïkus pour lundi soir)
L'automne
L'automne à ses débuts a cette année une grande douceur. La fin des vacances en va être charmée, mais chargée aussi de plus de regrets.
L'automne est peut-être la seule saison où le ciel peut être bleu impunément.
Au printemps, cela a l'air un peu mièvre, cela sent trop l'aubépine et la première communion. L'été, c'est franchement pénible. Le bleu de l'été est sans espoir et sans promesses. Il est desséchant.
A l'automne, il est une caresse et même quand il prend des teintes un peu surchauffées, on le supporte volontiers et même avec amour. On sait trop que cela ne va pas durer, que ce n'est qu'un dernier sourire.
L'automne est certainement la saison où la nature est la plus belle. Elle est diverse. Elle prend toutes les couleurs. Cela va du vert au rouge. Les dernières feuilles deviennent éclatantes comme des fleurs. L'automne est riche, il est plein de fruits. Il se répand en raisins, en pommes, en poires.
Les hommes, qui sont bêtes, ont fait de la poire toutes sortes de symboles ridicules. Quelle bassesse d'outrager le fruit le plus merveilleux, le plus clément qui existe ! La poire d'été n'est qu'une esquisse, qui ne s'accomplit qu'à l'automne, quelquefois même dans l'hiver.
Le symbolisme de la pomme est plus agréable. Pour les chrétiens, c'est le péché, sans lequel la vie serait morne et même absurde. La pomme joue un grand rôle dans la gaudriole ; c'est moins heureux.
Quant au raisin, c'est l'automne même, c'est le ciel et la terre unis en un dernier baiser.